Nous vous proposons de partir aujourd’hui à la découverte du deuxième oppidum gaulois de la zone de Clermont-Ferrand, l’oppidum de Gondole, situé sur la commune du Cendre.
Cet oppidum, le moins connu des trois (Gergovie, Corent et Gondole), se présente sous la forme d’un éperon barré, c’est-à-dire d’un plateau naturellement protégé par deux cours d’eaux, l’Allier à l’est et un de ses affluents au nord-ouest, l’Auzon. L’oppidum surplombe les deux cours d’eau d’environ 20 mètres, et les pentes de ses deux flancs sont relativement abruptes. Le côté sud a lui été protégé par un rempart et un fossé de 600 mètres de long. Le rempart est encore conservé sur 6 mètres de hauteur, quand le fossé, lui, avait été creusé sur 8 mètres de profondeur et 30 mètres de large. L’accès principal à l’oppidum devait se faire par une porte, dont le chemin actuel conserve le souvenir. A cet endroit, le rempart et le fossé s’interrompent sur une dizaine de mètres.
Des fouilles conduites en 2008 ont pu démontrer que l’oppidum était desservi par deux voies principales, l’une en direction de Corent vers le sud, et l’autre en direction de Gergovie. Ces deux voies, qui se rejoignent à environ 100 mètres au sud de l’entrée de l’oppidum, avaient un caractère monumental avec une chaussée d’une largeur de près de 6 mètres. Les voies étaient bordées de palissades de bois implantées dans des tranchées.
L’occupation de l’oppidum dépassait l’emprise des remparts pour s’étaler au sud de celui-ci en un vaste arc de cercle de près de 500 mètres de large. La zone à l’extérieur des remparts, la seule fouillée de manière importante, a révélé la présence de nombreuses activités artisanales, poterie, métallurgie, tabletterie…
La période de construction et d’occupation de l’oppidum correspond à une subdivision appelée Tène D2, comprise entre 80 et 30 avant J.-C. Par l’absence de mobilier archéologique postérieur, le site semble être abandonné aux alentours de 30 avant J.-C.
La question de la présence quasi simultanée de 3 oppidums dans un rayon relativement faible pose encore question aujourd’hui, une hypothèse étant que Corent ait servi de centre de pouvoir et de centre religieux, Gergovie de forteresse, et Gondole d’habitat et de zone d’activité économique.
La visite du site est intéressante car elle permet de constater la puissance des éléments défensifs mis en place. Néanmoins, l’accès n’est pas indiqué. Pour accéder à l’oppidum, prendre le chemin au bout de la rue de Gondole et continuer jusqu’à passer le pont de chemin de fer.
Sources :
Yann Deberge, Ulysse Cabezuelo, Manon Cabanis, Sylvain Foucras, Magali Garcia, Katherine Gruel, Matthew Loughton, François Blondel et Pierre Caillat, L’oppidum arverne de Gondole (Le Cendre, Puy-de-Dôme). Topographie de l’occupation protohistorique (La Tène D2) et fouille du quartier artisanal : un premier bilan, Revue archéologique du centre de la France
Lien :
Vue aérienne de l'oppidum de Gondole, crédit: B. Dousteyssier
Vue du rempart, crédit: Arko
Restitution 3D de l'oppidum de Gondole, crédit: Court-jus Production
Profil du rempart et du fossé, crédit: Yann Deberge et al.
Coupe et restitution dela voie d'accès, crédit: J. Dunkley, U. Cabezuelo/ INRAP